Bourgogne
Quand faut-il boire vos bourgognes ?
Dans cet article, je vous propose quelques conseils pour vous aider à y voir plus clair sur le potentiel de garde de vos vins de Bourgogne, vins blancs comme vins rouges.
Certains vins seront à apprécier dans leur jeunesse alors que d’autres bouteilles méritent d’être patiemment oubliées plusieurs années en cave.
Le terroir d’origine du vin est la principale clé qui détermine le temps que vous devrez accorder à vos vins. Par chance, les étiquettes de bourgognes vous offrent quelques indications précieuses. En effet, une hiérarchie existe entre les différentes appellations bourguignonnes, que l’on peut regrouper par niveau au sein de quatre grandes familles : les appellations régionales, les appellations village, les Premiers Crus et enfin les Grands Crus.
Les vins en appellation régionale sont pour la plupart des vins à apprécier dans leur jeunesse. On retrouve la mention « Bourgogne » sur les étiquettes. Par exemple « Bourgogne chardonnay », « Bourgogne Côte d’Or », « Bourgogne Hautes côtes de Nuits ». La plupart de ces vins sont élaborés pour faire ressortir les caractéristiques aromatiques fruitées et florales des deux grands cépages bourguignons : le chardonnay et le pinot noir. Côté chardonnay : des notes citronnées, légèrement beurrées, des fleurs blanches, parfois des notes fruitées un peu plus exotiques. Quant au pinot noir, on retrouve des arômes caractéristiques de fraises, de groseilles, de pivoines ainsi que quelques notes poivrées. Ces vins sont souvent vinifiés sans élevage en barrique et rapidement mis en bouteilles quelques mois après les vendanges. J’aime ouvrir de telles bouteilles dans leurs 5 premières années. Certaines cuvées un peu plus travaillées pourront même aller un peu plus loin.
Des villages à l’identité marquée
Viennent ensuite les vins en appellation village, dont les raisins proviennent d’un secteur géographique clairement délimité autour d’un village bourguignon. Chaque village a une identité et un terroir qui lui est propre : composition des sols, reliefs et paysages, mais aussi ses variations climatiques. Quelques appellations village célèbres : Chablis, Meursault, Pouilly-Fuissé, Nuits-Saint-Georges, Pommard ou Mercurey. De la même manière, le village est clairement identifiable sur les étiquettes, avec parfois le nom de la parcelle de vigne à l’origine du vin, appelé « climat » en Bourgogne. J’aime déguster les « villages » bourguignons après un minimum de 5 années passées en cave, et souvent avant leur dixième anniversaire.
Les grands terroirs de Bourgogne
On arrive ensuite dans la cour des grands : d’abord les Premiers Crus. Un Premier Cru est toujours associé à un nom de village. Par exemple, Chablis Premier Cru « Montmains », ou Pommard Premier Cru « les Bertins ».
Il s’agit tout simplement des meilleurs terroirs du village en question. Issus de ces vignes, les vins offrent davantage de concentration ainsi qu’une maturité optimale des raisins. Les vins auront besoin de quelques années supplémentaires pour exprimer au mieux leur complexité et révéler le potentiel de leur terroir d’origine. Je commence à ouvrir mes Premiers Crus blancs après 7 ou 8 années de garde et j’attendrai au moins 10 ans pour commencer à ouvrir mes Premiers Crus rouges. En fonction des terroirs, certains vins devront être ouverts et déguster avant 15 ans. Quant à certains Premiers Crus de renommée internationale issus de la Côte-de-Nuits ou de la Côte-de-Beaune, ils iront bien au-delà de leur vingtième anniversaire. Un conseil tout de même si vous achetez une caisse ou plus de ces vins : après 10 ans, ouvrez une bouteille de temps en temps pour vous assurer de la qualité du vin et vérifier sa bonne évolution.
Enfin, la catégorie ultime : les Grands Crus ! Chambertin, Clos Vougeot, Corton, Montrachet… Ces vins rares issus des plus grands terroirs qui font rêver les amateurs du monde entier ! Ce sont les vins de Bourgogne offrant le plus grand potentiel de garde. Les vignes de ces terroirs de légendes sont situées sur les coteaux : des sols drainants à la composition argilo-calcaire, offrant aux raisins une exposition optimale, permettant leur parfaite maturité et davantage de concentration. Idéalement, je vous recommande d’ouvrir vos Grands Crus après leur quinzième anniversaire !
Quelle que soit l’appellation et sa catégorie, pensez à prendre en compte la qualité et le profil du millésime de votre vin ! En effet, des millésimes plus frais ou plus chauds pourront décaler de deux ou trois ans le moment propice pour commencer à apprécier vos bourgognes.
Enfin, ne vous reprochez pas d’ouvrir un Premier Cru ou un Grand Cru un peu trop tôt. Ces vins sont déjà grands dans leur jeunesse. Mais la patience est récompensée par des sensations, des émotions, un raffinement et un touché de bouche dont seul le temps a le secret !
Bonne dégustation !
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